La danse prénatale fait partie des activités préconisées par de nombreux gynécologues et sages-femmes. Elle ne nécessite pas de prérequis ou d’aptitudes physiques spécifiques.
La pratique d’une activité physique durant la grossesse dépendra de plusieurs facteurs, comme le déroulement de la grossesse, s’il y a déjà une pratique régulière et à quelle intensité. Comme toute pratique sportive elle nécessitera l’aval du médecin ou de la sage femme. Un autre facteur important sera l’écoute de soi, de son corps, de son besoin et de ses possibilités du moment.
La doula peut être un véritable soutien lors de cette pratique, voir même accompagner la femme ou le couple dans cette recherche de mobilité et d’exercices au cours de son accompagnement.
Le mouvement au service … de l’accompagnée
La grossesse est une période durant laquelle le corps de la femme est soumis à de multiples changements physiques et physiologiques. Autant de bouleversements que le psychisme doit également porter. Il peut être parfois difficile de continuer à se sentir femme à part entière, et pas uniquement future mère. Le ventre qui s’arrondit, la poitrine qui gonfle, le bassin qui travaille, les jambes qui enflent, le dos qui tiraille, … Tous ces changements rappelant à la féminité que la maternité prend place (aussi bien dans le corps que dans la tête !).
La danse prénatale permet de soulager des inconforts de la grossesse en mobilisant le plancher pelvien et permet une meilleure irrigation du bassin, engendrant une prise de conscience de sa posture et un travail d’ajustement pour un meilleur maintien, venant modérer ou diminuer les inconforts. En grossissant, l’utérus modifie le centre de gravité et peut créer une mauvaise posture (antéversion du bassin, cambrure, poids du ventre vers l’avant, entraînant tensions et douleurs lombaires). Cette pratique permet de prévenir les maux et offre une meilleure mobilité et gestion de son corps en pleine mutation. Les changements sont vécus plus sereinement, tout en s’épanouissant, en nourrissant sa féminité et en berçant et se connectant à son bébé.
C’est aussi une façon de préparer son corps à l’accouchement. Notamment grâce aux mouvements du bassin, qui sont une aide à la gestion des contractions et à la descente du bébé dans le canal de naissance. Le travail de respiration a également son utilité et pourra être utilisé lors d’un effort physique quel qu’il soit : marcher, monter les escaliers, danser, … accoucher ! Gérer les contractions en début de travail et tout au long de celui-ci, jusqu’à la sortie du bébé.
Le mouvement au service … de l’accompagnante
Le mouvement par la danse est un des nombreux outils pouvant être transmis par de la doula. Si de plus en plus de professionnels se forment, de nombreuses doulas possèdent cette sensibilité au mouvement dansé grâce à leurs bagages, leurs pratiques et leurs connaissances sur la physiologie de la grossesse.
Il sera donc important d’ajuster et d’adapter cette pratique en fonction de l’accompagnée, de ses possibilités propres en tant que doula, de son bagage et de ses compétences. Une doula également professeur de danse (ou autre activité physique) possédant des connaissances sur l’anatomie, habituée à dispenser des cours, n’aura pas la même pratique.
Toutefois, il est possible d’explorer ce terrain, se laissant guider par la femme enceinte, son propre vécu, ses connaissances, afin de pouvoir proposer un accompagnement de qualité ajusté, en adaptant les mouvements, selon les envies, besoins, sensations ou possibilités physiques de la future mère. L’on proposera d’abord un petit échauffement pour réveiller doucement le corps, et avoir ainsi une intensité progressive de l’activité. Il s’agira également d’être attentive à la posture de la femme, aux moindres signes de gène, d’inconfort, et de prévenir tous faux mouvements. Pour finir par quelques étirements en douceur afin de détendre les zones sollicitées, et faire un retour au calme.
Il est également possible de se former, plusieurs danseuses et formatrices proposent des formations à la danse prénatale.
En conclusion
La danse prénatale, grâce au mouvement « recherché », peut être un véritable outil tant pour la femme enceinte que pour la doula. C’est une aide face aux mouvements « subits » par le corps (gênes ligamentaires, sciatiques, tensions, contractions) ayant un véritable effet thérapeutique tant sur le physique que sur le psychique.
Qu’elle soit formée ou non à la danse, la doula a cette capacité d’ajustement, d’écoute, de transmission et cette connaissance de la physiologie de la grossesse lui permettant de se saisir et d’explorer cette activité pour accompagner le mouvement.
Maureen Poppins, EJE Libérale, Professeure de Danse Orientale, monitrice de portage et Doula
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